Lutter contre les noyades : vigilance absolue pendant l'été et propositions ministérielles pour la rentrée Abonnés
L'été 2018 a, en effet, été marqué par une hausse significative des noyades accidentelles (1 649 cas, en hausse de 30% sur 3 ans), ayant entrainé la mort de plus de 400 personnes. C'est dans les tranches d'âge les plus faibles que les chiffres sont les plus dramatiques avec une hausse de 96% des noyades entre 2015 et 2018 chez les enfants de moins de 6 ans. Même si elles peuvent se produire dans tous les cadres, les noyades ont bondi de 132% dans les piscines privées lorsque les enfants échappent quelques instants à la vigilance et l'attention de leur parents.
Pour réduire ces chiffres durant les vacances estivales, le ministère des Sports, la Fédération française de natation et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France ont lancé le 20 juin une campagne #VigilanceNoyade pour rappeler les consignes de vigilance. Cette campagne de communication s'appuie sur trois clips diffusés sur les réseaux sociaux, portés par trois champions sportifs : Alain Bernard (natation), Guillaume Néry (apnée) et Charlotte Consorti (kite-surf) autour du slogan « Apprenez, surveillez, sauvez ». Son objectif est de sensibiliser sur les risques liés aux défauts d'attention des adultes, quel que soit le lieu (plages, rivières, plan d'eau ou piscine privée ou publique) et au manque d'aisance ou de confiance une fois dans l'eau.
Le manque d'aisance dans l'eau chez les plus jeunes est en effet l'une des raisons de cette hausse des noyades, notamment car les enfants vont au contact de l'eau de plus en plus tard dans le cadre scolaire (par exemple 70% des moins de 10 ans ne savent pas nager en autonomie dans certaines régions).
Pour remédier à de tels phénomènes, la ministre des Sports Roxana Maracineanu, ancienne championne de natation, a fait de la lutte contre les noyades une priorité en prenant plusieurs initiatives susceptibles de familiariser davantage les enfants à l'eau dès le plus jeune âge et qui concernent tant les communes, le milieu associatif que l’Education nationale.
En effet, après le lancement du plan "Aisance aquatique" en avril dernier, la ministre veut compléter la formation à la natation des enfants en créant des "classes bleues" dès la maternelle. Sur le modèle des "classes vertes", les enfants seraient ainsi envoyés en séjour durant une semaine intensive pour les habituer à l'eau (avec deux séances de baignade et natation par jour sur cinq jours) afin qu'ils s'y sentent davantage en sécurité. Le ministère réfléchit également à modifier l'occupation des piscines : les créneaux pour la piscine scolaire sont en effet majoritairement réservés aux 6-10 ans alors que l'éducation à l'eau devrait avoir lieu dès la maternelle.
Romain Boisset le 27 juin 2019 - n°239 de Communes et Associations
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