Lorsqu'une association détermine unilatéralement les missions et les horaires d'un bénévole et que celui-ci est rémunéré en nature, la relation de bénévolat peut être requalifiée en contrat de travail. C'est que rappelle la Cour de cassation dans une affaire : une association exploitant un aéroclub avait conclu avec l'un de ses membres une convention par laquelle il acceptait d'assurer bénévolement l'accueil général du club. La convention précisait les horaires et jours où celui-ci devait assurer la permanence de l'accueil, (téléphone, réception des visiteurs, tenue du bar...), la durée de ses congés et les tâches à accomplir. En contrepartie, un logement lui était attribué gratuitement. Ce bénévole demandait la requalification de cette convention en contrat de travail. La cour d'appel avait rejeté sa demande estimant qu'il s'agissait non d'une relation de salariat mais de bénévolat, les contraintes imposées étant dues à la nécessité d'assurer la continuité de la permanence liée à la circulation aérienne. Mais l'arrêt est cassé. La Cour de cassation a considéré qu'il y avait bien lien de subordination. En effet, les missions confiées au bénévole et leurs horaires d'exécution étaient fixés unilatéralement par l'association, et l'intéressé ne pouvait s'absenter de son poste sans autorisation. Ce dernier bénéficiait par ailleurs d'une rémunération en nature. L'existence d'un contrat de travail était donc avérée
(Cour de cassation, 20/12/2017, n°16-20646).
Jacques KIMPE le 25 octobre 2018 - n°222 de Communes et Associations